Le 80 km/h, une mesure contestée par les automobilistes
À l’annonce de la mesure déjà, de nombreux automobilistes s’étaient exprimés contre la volonté du gouvernement français d’imposer une limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Dans le contexte des « Gilets Jaunes » et du grand débat national, le retour au 90 km/h s’est rapidement invité parmi les revendications les plus entendues sur les ronds-points et parmi les plus retranscrites dans les cahiers de doléances. Il faut dire que, du côté des automobilistes, rares sont ceux qui ont vu dans la mise en place de cette nouvelle limitation de vitesse des effets positifs.
Le 80 km/h est-il efficace ?
C’est l’argument phare avancé par toutes celles et ceux qui défendent la mesure (parmi lesquels les nombreuses associations de victimes des accidents de la route) : depuis l’entrée en application du 80 km/h, le nombre de morts sur les routes en France a diminué (de 13 % selon les premiers chiffres communiqués par le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur). À ces chiffres positifs confirmés par la sécurité routière s’oppose toutefois la grande impopularité de la mesure, tant au niveau des conducteurs qu’au niveau des élus locaux. Amenés à échanger avec les maires et les représentants politiques des différentes régions, le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe ont donc accepté d’inclure dans le grand débat national toutes les questions liées à cette mesure.
Vers un retour au 90 km/h ?
Dans l’esprit des décideurs politiques, il n’est pas (encore) question de revenir au 90 km/h généralisé (cela signifierait supprimer une mesure qui a démontré son efficacité). Pour répondre aux doléances des automobilistes et des élus, la voie empruntée semble plutôt être celle d’une décision de la limitation de vitesse tronçon par tronçon. Autrement dit, à charge des élus locaux de définir quelles portions de route doivent être limitées à 80 km/h, et quelles sont les autres portions qui peuvent être limitées à 90 km/h. Pour les automobilistes et les « Gilets Jaunes », pas sûr que cette suggestion fasse l’unanimité. Difficile d’expliquer aux conducteurs pourquoi telle portion de route est limitée à 80 km/h et pas une autre. Rares devraient être par ailleurs les automobilistes satisfaits de devoir « jongler » avec les différentes limitations de vitesse tout au long de leurs trajets.